Originaire du Congo, Yvanovitch MBAYA fait de la peinture un espace de passage, entre éléments, croyances et souvenirs enfouis.


Formé à l’École des Beaux-Arts de Brazzaville, il ancre sa pratique dans une écoute profonde du monde, où chaque geste devient prière, chaque matière, signe.

Son œuvre est traversée par une substance singulière : le café, qu’il utilise comme pigment principal. Ce choix n’a rien d’anecdotique, il est rituel. Dans la densité du café, MBAYA trouve une matière vivante, organique, presque respirante. Sa teinte brune, à la fois terreuse et lumineuse, devient mémoire du sol, sève de la végétation, sang de la plante. Sur la toile, il s’étale, s’infiltre, parfois s’évapore, laissant des traces indociles, comme des souvenirs qui s’estompent sans jamais disparaître.

 

Pour lui, peindre avec du café, c’est invoquer la Terre-Mère et les forces ancestrales qu’elle recèle. C’est renouer avec une Afrique où la matière parle, où chaque nuance porte une histoire. L’eau, omniprésente dans son processus, fusionne sa fluidité avec celle du café : de leur union naissent des paysages intérieurs, des figures spectrales, des architectures de l’âme.

 

L’œuvre d’Yvanovitch MBAYA est une traversée spirituelle, un voyage à contre-courant du visible. Les formes se dissolvent dans des brumes d’ocre et de brun ; des visages semblent émerger d’un rêve ancien ; les textures évoquent la peau, la boue, la nuit. C’est un art du passage, de la mémoire, de la lente combustion — une peinture qui respire, s’infiltre, se souvient.