Né en 1976 à Enna, en Sicile, Alessandro Piangiamore vit et travaille à Rome. Son œuvre se déploie comme une exploration profondément poétique où la matière devient langage et où le temps agit tel un partenaire silencieux de la création. Qu’il s’agisse de sculpture, d’installation, de photographie ou d’assemblage, sa pratique se caractérise par une subtile tension entre maîtrise et abandon, forme et dissolution, présence et disparition.

 

Pour Piangiamore, la nature n’est pas seulement une source d’inspiration : elle est co-auteur de l’œuvre. Vent, cire, cendres, poussière, fleurs et lumière deviennent les matériaux bruts de pièces qui défient la permanence et embrassent l’éphémère. Ses séries les plus emblématiques — comme Tutto il vento che c’è, où il cherche à donner forme à l’invisible, ou ses panneaux de cire portant les traces du feu — témoignent de son désir de rendre visible ce qui échappe habituellement au regard.

 

Loin de toute narration linéaire, le travail de Piangiamore évoque une sorte d’archéologie sensible du monde : une exploration où le hasard dialogue avec la mémoire, et où l’œuvre devient le réceptacle d’énergies fugitives. Son art ne s’impose pas ; il se révèle lentement, dans un espace mental suspendu entre la beauté brute des éléments et la charge symbolique qu’ils portent.

 

Exposé dans de prestigieuses institutions telles que le Palais de Tokyo, la Punta della Dogana, le MAXXI ou encore la Galleria Nazionale d’Arte Moderna, Piangiamore s’est imposé comme l’une des voix les plus singulières de la scène artistique italienne contemporaine. Son œuvre nous invite à reconsidérer notre relation au temps, au corps, à la matière et à l’invisible — avec une rare délicatesse et une force silencieuse.