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Les images ne dorment jamais / Imago numquam dormit
DAVID MBUYI / MARIA ADJOVI, 14 June - 13 September 2025

Les images ne dorment jamais / Imago numquam dormit: DAVID MBUYI / MARIA ADJOVI

Forthcoming exhibition
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Les images ne dorment jamais / Imago numquam dormit, DAVID MBUYI / MARIA ADJOVI

Les images ne dorment jamais
Imago numquam dormit

 

DAVID MBUYI & MARIA ADJOVIGalerie Nathan Chiche

 

À la Galerie Nathan Chiche, le dialogue entre David Mbuyi et Maria Adjovi prend corps dans un lieu déjà chargé de mémoire : une ancienne école dessinée par Jean Prouvé, lieu de transmission devenu aujourd’hui un territoire plastique et de révélation sensible. Dans cette architecture pensée pour l’éveil, leurs œuvres ouvrent un champ de perception, où la peinture devient à la fois langage, prière, et acte de présence. Elles réactivent, chacune à leur manière, des images disjointes : chez David Mbuyi, c'est le souvenir d'une image vue, photographiée, puis transfigurée par la peinture ; chez Maria Adjovi, ce sont les images du passé qui reviennent comme des figures persistantes de l'âme. Toutes deux nous rappellent, chacune à sa façon, que les images ne dorment jamais.

 

Deux voix picturales, distinctes mais secrètement accordées, interrogent ici ce qui demeure — le regard de l’enfance, les persistances de la mémoire, la survivance des formes. L’un explore le visible en mouvement, capte l’instant dans son élan, déplie la couleur comme une énergie vivante. L’autre sculpte l’invisible dans l’immobile, fait du visage un sanctuaire intérieur, et du regard une prière silencieuse.

 

Chez David Mbuyi, la peinture est traversée par un regard qui ne juge pas mais qui découvre, capte, saisit : un regard d’enfant, au sens fort du terme — c’est-à-dire un regard premier, vierge de tout préjugé, disponible à l’émerveillement comme à l’inquiétude. Il ne peint pas des souvenirs, il peint ce que l’œil a enregistré dans un éclair, comme une photographie intérieure. Les corps sont saisis dans leur mouvement, leur posture — jamais inertes. Ils habitent l’espace, le traversent, s’y fondent parfois. Ce sont des figures en devenir, tendues vers un monde qu’elles interrogent plus qu’elles ne dominent.


Le visage, une fois transposé sur la toile, n’est plus une figure arrêtée. Il s’élargit, vacille, se prolonge dans l’espace pictural. David Mbuyi introduit une dynamique où la surface semble incapable de contenir l’élan du sujet représenté. Il y a débordement, transgression, comme si le portrait cherchait à excéder son propre cadre. La peinture devient alors un lieu de réécriture de la mémoire visuelle. Ce que le regard a fixé, la main le recompose. Ce que l’objectif a saisi, le geste pictural le réactive. Comme l’écrit Georges Didi-Huberman : « Voir, c’est toujours voir à travers. À travers le temps, à travers les gestes, à travers les pertes. » Chez David Mbuyi, la peinture opère précisément ce travail du regard à travers : à travers l’image initiale, à travers la mémoire, à travers la matière. Ce n’est pas la mémoire qui sommeille, c’est l’image qui veille.

 

Il construit une œuvre intensément habitée par la végétation — non pas en tant que décor, mais comme matrice. Les feuillages, les verts éclatants, les arborescences picturales se déploient dans ses toiles avec la vitalité d’un monde en germination. Chez lui, la nature est vivante, elle respire, elle s’élance. Elle ne cadre pas le sujet, elle en est l’extension. La végétation est mémoire et énergie, enracinement et expansion. La couleur, chez lui, est profusion. Elle ne s’applique pas : elle s’exprime. Les verts intenses, les rouges solaires, les jaunes presque liquides s’organisent dans une logique organique, non géométrique. Il y a dans ses toiles une sensation de flux : tout est traversé par une force vitale, une énergie fondatrice.


Maria Adjovi, en contrepoint parfait, installe sa peinture dans une lenteur rituelle. Ce n’est pas le mouvement qui l’intéresse, mais la vibration intérieure. Chaque portrait est une présence. Ce sont des visages qui ne s’offrent pas à la narration, mais à la méditation. Le regard qu’elle peint n’est pas descriptif, il est initiatique. Il renferme un secret, une mémoire, une blessure parfois. Et il nous regarde, non pas pour être vu, mais pour être reconnu.

Sa peinture est profondément spirituelle, mais jamais dogmatique. Elle puise dans une iconographie silencieuse, dans une intériorité mystique qui dépasse le religieux. Chaque toile devient une zone de recueillement. Les couleurs, d’abord vives, s’emplissent peu à peu d’opacité. Ce sont des couches, des voiles, des strates : comme si la lumière passait à travers une succession de peaux. Il y a là une densité qui n’est pas pesanteur, mais profondeur — un appel à la lenteur, à l’écoute, à l’introspection. Ces portraits nous fixent comme des vigies silencieuses, chargées d’un regard qui ne s’éteint jamais.

 

Chez Maria Adjovi, la figure maternelle est omniprésente, mais elle ne se donne jamais frontalement. Elle est dans la forme du visage, dans la texture de la peinture, dans le silence des yeux. Ce n’est pas une image, c’est une présence. La spiritualité chez elle n’est pas une posture : elle est l’espace même où s’élabore l’œuvre. Une spiritualité de la mémoire, de la transmission, du soin. Maria Adjovi ne peint pas pour représenter. Elle peint pour relier. « Je dis que l’identité s’ouvre dans la relation, non dans la solitude de l’être », écrivait Édouard Glissant. C’est dans cette poétique de la relation que s’inscrit son œuvre : une peinture qui parle aux absents, qui garde, qui veille.

 

Entre les deux artistes s’installe une conversation silencieuse, vibrante. Là où David Mbuyi explore les extériorités — les corps en tension, les paysages habités, les pulsations chromatiques —, Maria Adjovi creuse les intériorités — les regards fermés sur un monde intérieur, les couleurs qui absorbent la lumière, les visages comme des reliquaires. Cette exposition n’oppose pas deux esthétiques : elle tisse une trame commune entre le geste et la présence, la lumière et l’ombre, l’élan vital et le sacrée. Elle installe la peinture dans un entre-deux fécond : entre l’image comme trace, et l’image comme seuil. Car ici, plus qu’ailleurs, les images ne dorment jamais.

 

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